Des poissonnières avaient l'habitude de traverser la forêt pour aller à la mer. Elles attendaient le retour des pêcheurs et de leur prise. Puis elles mettaient tous les poissons dans leur panier et les portaient sur la tête jusqu'au village, pour les y vendre.
Un jour, trois femmes avaient ramassé tous les poissons et rentraient au village par la forêt, lorsque la mousson arriva soudainement avec fracas. Des éclairs déchiraient le ciel, il pleuvait à verse et le vent soufflait tant qu'elles craignaient les chutes de noix de coco. Sur le chemin, en panique, elles trouvèrent une petite maison. Une fleuriste y habitait et elle en avait fait sa boutique. Lorsqu'elle vit les poissonnières courir, elle leur cria : «Venez, venez vous abriter chez moi ! »
Elles se dirigèrent aussitôt vers la maison de la fleuriste, qui leur dit : «Il est hors de question que vous repartiez sous cet orage, c'est bien trop dangereux ! Restez ici pour la nuit. Le poisson restera au frais, dehors dans l'humidité. »
Elles acceptèrent l'invitation avec plaisir et posèrent leurs paniers sur la véranda. La fleuriste leur montra une pièce emplie de fleurs : de la lavande, du jasmin, des roses magnifiques, etc.
« Restez ici cette nuit, vous y serez bien », leur dit-elle. Elles se couchèrent donc, mais aucune ne put trouver le sommeil. L'une d'entre elles était même très agitée et remuait dans tous les sens.
«Qu'est-ce qui ne va pas ? demandant la plus âgée.
- Je n'arrive pas à dormir, c'est horrible cette odeur ! s'exclama la plus agitée.
- Je n'arrive pas à dormir non plus, avec cette puanteur de fleurs dans les narines !
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Je sais ! » répondit alors la plus âgée.
Elle se faufilant vers la véranda, pris l'un des paniers, le mis sous la pluie, le secoua un peu et l'apporta à l'intérieur. Enfin elles purent toutes trouver le sommeil et elle dormira comme des loirs, car l'odeur des poissons était celle à laquelle elles étaient habituées.
"Le bonheur est parfois caché dans l'inconnu." Victor Hugo