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Mentor
Spécialiste du Lâcher-Prise et du détachement
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Lâcher prise ou persévérer ?
Carole* est une cliente qui vient me voir régulièrement pour se déposer, évacuer ses pensées et maintenir une bonne énergie. On se voit parfois une fois par mois, parfois après quelques mois.
Un jour, elle me parle d’un projet qu’elle a avec son conjoint. Comme les enfants sont grands maintenant et ont moins besoin de leur présence, ils ont le désir de faire des Road Trip…à moto. L’idée vient en premier de son conjoint, ça lui plaît. Elle s’inscrit donc à un cours de moto. La formation théorique va bien. En pratique, elle arrive à bien manier la moto, en circuit fermé, elle aime le sentiment de liberté que la moto apporte, donc c’est prometteur…Mais, chaque fois qu’elle pense à prendre la route, l’angoisse se présente. Elle ne se sent pas bien, elle a peur. Elle a même envie de pleurer. D’ailleurs, des larmes coulent quand elle m’en parle.
Elle en a parlé avec des collègues qui aiment la moto et ils tentent de la rassurer. « Ça va bien aller. » qu’ils disent, « Tu vas être capable, tu vas voir, c’est le fun ». Évidemment, ils parlent de leur vécu. Et non de celui de ma cliente.
Elle en a évidemment parlé avec son conjoint. Et comme il a peur que leur projet s’éteigne, il lui dit « Ben voyons, donne-toi la chance d’essayer encore. » Et il lui lance « Lâcheuse ». Boum! La culpabilité vient de frapper Carole. Elle ne veut certainement pas être une « lâcheuse ». Elle qui est plutôt du genre perfectionniste. Et ce projet, elle y tient aussi. Ce qu'elle n'a pas saisi c'est que son conjoint venait d’exprimer SA peur que le projet avorte, et ne jugeait pas sa conjointe.
Elle retourne donc en cours, la peur au ventre et l’angoisse bien présente.
C’est là qu’elle vient me voir. Le projet lui tient à cœur, c’est un bon départ et elle a besoin de s’exprimer en toute liberté.
- Tu ne te sens pas en sécurité sur une moto. Donc, de quoi aurais-tu besoin pour te sentir en sécurité ?
- Je préfèrerais être sur un Trois-roues.
- Parfait. Quand tu es sur une moto, comment te sens-tu ?
- J’angoisse, j’ai peur. Je sais qu’en circuit fermé ça va, mais sur la route, j’ai juste envie de pleurer quand j’y pense.
Quand ce n’est pas léger et heureux pour soi, ce n’est pas pour nous. Je sais que la ligne est mince entre « angoisses » parce que ce n’est pas pour nous et « angoisse » parce que ça nous sort de notre zone de confort. La différence est dans l’intensité et dans les autres émotions entourant ce sentiment. Dans la sortie de zone de confort, quand c’est pour nous, il y aura aussi un fond d’excitation, de désir, de plaisir. Alors que dans une situation qui ne nous convient pas, il y aura de la souffrance, des larmes, même parfois il peut y avoir de la culpabilité (signe que nous agissons pour plaire à quelqu’un) et un manque de plaisir.
Donc on poursuit.
- Et si tu t’imagines sur un Trois-roues, comment te sens-tu ?
- C’est le fun, je suis plus solide, je me sens bien et elle sourit. Son visage s’illumine même.
- Et si toi tu es en Trois-roues et ton conjoint sur sa moto, en quoi cela pourrait nuire à votre projet ?
- …Ça ne nuit pas. Ça n’empêche pas de partir sur la route comme on veut.
- Alors, tu as ta réponse. Essaie le « Trois-roues » et vois la différence au prochain cours.
Et vous savez quoi ? Elle a acheté son Trois-roues, avant même que son conjoint achète sa moto… Elle se rend au travail à tous les matins sur son Trois-roues, en savourant chaque moment. Elle le fait avec bonheur et se sent en sécurité tout en sentant cette liberté qu’elle aimait au début.
La vie nous offre toujours des défis à relever. Nous sommes sur terre pour évoluer. La leçon qu’elle avait à apprendre de cet événement n’était pas de savoir si elle était « persévérante » ou non. L’apprentissage qu’elle avait à faire était d’apprendre à SE RESPECTER! Et c’est ce qu’elle a fait, sans nuire au projet commun.
Souvent lâcher prise est plus bénéfique que persévérer.
Bravo !
Parfois, lâcher prise est un acte plus puissant que se défendre ou s'accrocher.
Eckhart Tolle
C’est possible que la vie lui envoie d’autres occasions de s’assurer qu’elle continue à se respecter, mais cela sera encore plus léger et agréable comme situation. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé peu de temps après. Au travail, elle a su prendre sa place et elle a reçu beaucoup de reconnaissance. Comme elle a appris à se respecter, elle est maintenant en mesure de recevoir ce respect des autres aussi. Les gens nous voient comme nous sommes prêts à nous voir nous-mêmes, selon ce que nous sommes prêts à accepter de nous.
Moins nous apprenons la leçon, plus l’épreuve s’amplifie… Plus rapidement nous apprenons les leçons, plus la vie devient agréable et heureuse.
*Non fictif pour préserver l’identité de ma cliente.
"La première cause du malheur n'est jamais la situation, mais nos pensées à propos de celle-ci."
Eckhart Tolle
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